Cette étude menée par des équipes de McMaster et de York (Canada) révèle la mauvaise santé musculaire comme une complication fréquente du diabète de type 1, même chez les jeunes adultes actifs âgés d’une vingtaine d’années seulement. Des données issues de biopsies musculaires, présentées dans la revue Diabetologia et liées à un dysfonctionnement des mitochondries, ces minicentrales de génération d'énergie de la cellule. Des données enfin, qui ajoutent ces problèmes de santé musculaire à la liste des complications du diabète de type 1, dont les lésions nerveuses, la maladie cardiaque et rénale.
Les chercheurs ont analysé des biopsies musculaires de jeunes adultes avec et sans diabète de type 1, tous ces participants dépassant les niveaux hebdomadaires d’activité physique recommandés. Ils identifient en effet des changements structurels et fonctionnels dans les mitochondries des patients atteints de diabète. Non seulement les mitochondries s’avèrent moins capables de produire de l'énergie pour le muscle, mais elles libèrent également de grandes quantités d'espèces réactives toxiques de l'oxygène, liées aux dommages cellulaires. Pris ensemble, ces changements semblent entraîner une réduction du métabolisme, une plus grande difficulté à contrôler la glycémie et le risque d’une invalidité plus élevée.
Diabète, troubles musculaires et perte de contrôle glycémique : « Ainsi, les patients diabétiques de type 1 présentent des changements musculaires qui peuvent aggraver encore la perte de contrôle glycémique », explique le Dr Thomas Hawke, auteur principal de l'étude et professeur de pathologie et de médecine moléculaire à McMaster. « Un problème musculaire qui à long terme peut contribuer à un développement plus rapide du handicap, donc qui doit être détecté le plus tôt possible ». « Ces mitochondries dysfonctionnelles empêchent le muscle d'utiliser correctement le glucose et endommagent également les cellules musculaires. Nous avons été surpris de voir que les muscles étaient lésés chez les jeunes adultes atteints de diabète de type 1 pourtant régulièrement actifs ».
Le muscle squelettique, notre plus grand organe métabolique : le muscle est en effet le principal tissu capable d’éliminer la glycémie après un repas. Avec la pratique régulière de l’exercice, la quantité de mitochondries dans le muscle augmente, ce qui induit les cellules musculaires à utiliser plus de glucose et à devenir plus efficaces.
Ces nouvelles données, qui suggèrent une baisse d’activité des mitochondries chez les diabétiques de type 1 appellent à réviser les lignes directrices actuelles de pratique de l’exercice physique, pour ce groupe de patients.
Source: Diabetologia 8 February 2018 DOI: 10.1007/s00125-018-4602-6 Altered mitochondrial bioenergetics and ultrastructure in the skeletal muscle of young adults with type 1 diabetes
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