Alors que l’épidémie de diabète est en hausse, avec une prévalence estimée à 630 millions de personnes d'ici 2045, ces chercheurs de l’Université de Bergen (Norvège) viennent de découvrir que les cellules voisines peuvent assumer les fonctions des cellules productrices d’insuline endommagées ou manquantes. Or c’est bien une dysfonction des cellules bêta qui induit un taux de sucre élevé dans le sang constant et le développement du diabète. Cette découverte, documentée dans la revue Nature Cell Biology pourrait mener à de nouveaux traitements du diabète.
Le diabète est causé par l'incapacité des cellules béta à produire l’insuline, une hormone nécessaire à la régulation de la glycémie. De nombreux patients diabétiques sont donc traités par insulinothérapie pour réguler leur glycémie. Les chercheurs norvégiens montrent que les cellules alpha productrices de glucagon – ce qui augmente le taux de sucre dans le sang- peuvent se transformer en cellules bêta qui produisent de l'insuline, ce qui diminue les taux de glucagon. Ainsi les cellules alpha dans le pancréas peuvent changer d’identité et s’adapter pour remplir la fonction des cellules béta productrices d’insuline.
Une nouvelle forme de traitement du diabète ? L’idée est en induisant cette « usurpation de fonction » de permettre au corps de produire à nouveau sa propre insuline, explique en substance, l’auteur principal, Luiza Ghila du département des Sciences cliniques de l’Université de Bergen. Cependant, seuls 2% des cellules voisines du pancréas peuvent changer d'identité mais cela suffit à espérer de nouvelles approches thérapeutiques. Les scientifiques réussissent en effet à décrypter les mécanismes à l'origine du processus d'identité cellulaire, le résultat de signaux provenant des cellules environnantes. Ils parviennent ici à augmenter de 5% le nombre de cellules productrices d’insuline en utilisant un médicament qui régule le processus de signalisation intercellulaire.
Comprendre les mécanismes à la base de la flexibilité cellulaire, permettra à terme de contrôler le processus et de modifier l'identité de plus de cellules afin de produire plus d'insuline.
Une bonne nouvelle, pas seulement pour le traitement du diabète mais pour le traitement de toutes les maladies caractérisées par une mort cellulaire, telles que la maladie d'Alzheimer mais aussi la crise cardiaque qui entraîne une destruction cellulaire massive.
Source: Nature Cell Biology 22 October 2018 Pancreatic islet-autonomous insulin and smoothened-mediated signalling modulate identity changes of glucagon+ α-cells
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