Alors que le diabète de type 2 et le prédiabète sont des problèmes de santé publique croissants, l’intérêt prometteur d’une supplémentation en vitamine D, déjà documenté par de précédentes études, doit être regardé avec attention. Car cette étude de l’Université de Laval (Quebec), publiée dans l’European Journal of Endocrinology réitère sur ce bénéfice de la vitamine D en prévention du risque de diabète.
La prévalence du diabète de type 2 explose, ce qui impose un fardeau énorme aux patients et à la société. Pour le patient, c’est aussi le risque de multiples comorbidités dont de lésions neuropathiques, de cécité ou encore d’insuffisance rénale. Les personnes à risque élevé de développer un diabète de type 2 (prédiabète) peuvent être identifiées par plusieurs facteurs de risque, notamment l'obésité ou les antécédents familiaux de la maladie.
La supplémentation en vitamine D peut-elle ralentir la progression du diabète ?
Si de faibles taux de vitamine D ont déjà été associés à un risque accru de diabète de type 2, les études sont mitigées sur les effets d’une supplémentation sur la fonction métabolique. Cependant, ces études portaient sur nombre modeste de participants ou incluaient des participants présentant des niveaux normaux de vitamine D au départ de l'étude, métaboliquement sains ou avec un diabète de type 2 de longue date. Il s’agit donc maintenant de vérifier si la supplémentation en vitamine D entraîne un effet bénéfique chez les patients atteints de prédiabète ou de diabète récemment diagnostiqués, en particulier chez ceux présentant de faibles niveaux de vitamine D.
Dans cette étude, les chercheurs de l’Université Laval examinent l’effet de la supplémentation en vitamine D sur le métabolisme du glucose chez ces patients tout récemment diagnostiqués avec le diabète de type 2 ou identifiés comme présentant un risque élevé de développer la maladie. Les marqueurs de la fonction de l'insuline et du métabolisme du glucose ont été mesurés avant et après 6 mois de supplémentation en vitamine D à forte dose (environ 5 à 10 fois la dose recommandée).
- 46% des participants à l'étude présentaient un faible taux de vitamine D au début de l'étude,
- quel que soit ce niveau en début d’étude, la supplémentation en vitamine D sur 6 mois améliore considérablement l'action de l'insuline dans les tissus musculaires des participants.
La raison pour laquelle l’étude confirme, contrairement à de précédentes recherches, une amélioration du métabolisme du glucose après une supplémentation en vitamine D chez les personnes à risque élevé de diabète ou chez des personnes récemment diagnostiquées pourrait être dû au fait que les améliorations de la fonction métabolique sont plus complexes à détecter chez les personnes atteintes de diabète à long terme et qu’il faut un temps de traitement probablement plus long pour constater les avantages.
Facteurs cliniques ou génétiques individuels et réponse à la supplémentation : existe-t-il de tels facteurs qui pourraient également expliquer des effets constatés variables de la supplémentation en vitamine D ? D’autres études seront nécessaires pour déterminer si certaines personnes pourraient bénéficier davantage de cette intervention et pour en évaluer la sécurité.
Dans l’attente, les chercheurs recommandent de suivre les recommandations actuelles en matière de supplémentation en vitamine D et de ne pas prendre de suppléments hors prescription médicale.
Source : European Journal of Endocrinology July 2019 DOI : /10.1530/EJE-19-0156 Effects of 6-month vitamin D supplementation on insulin sensitivity and secretion: a randomized, placebo-controlled trial
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