Les patients atteints de diabète de type 2 ont un risque plus élevé de développer un cancer et de récidiver. Cette étude de l’Université de Cleveland, publiée dans la revue Diabetes, Obesity and Metabolism, montre que les médicaments antidiabétiques largement prescrits peuvent être liés soit à une augmentation soit à une diminution du risque de cancer. Le choix du médicament prescrit a donc toute son importance.
Le Dr Sangeeta Kashyap, endocrinologue et professeur agrégé de médecine à la Cleveland Clinic, a comparé ici 2 groupes de médicaments couramment utilisés pour traiter le diabète de type 2, les insulino-sensibilisateurs (biguanides, glitazones ou thiazolinidiones) qui augmentent la sensibilité à l'insuline et les insulino-sécrétagogues ou insulino-sécréteurs, qui stimulent la sécrétion pancréatique de l'insuline.
Secréteurs, risque accru, sensibilisateurs, risque diminué : Son étude montre que les secréteurs de l'insuline sont associés à un risque accru de cancer chez les femmes atteintes de diabète de type 2 mais qu'a contrario, les sensibilisateurs peuvent freiner la croissance du cancer.
Les chercheurs ont travaillé, sur une période de 8 ans, à partir de la base de données de la Cleveland Clinic couvrant 25.613 patients diabétiques et le registre des tumeurs comportant 48.051 occurrences de cancer. Plus de 890 cas de cancer ont été constatés chez les patients diabétiques dont les types les plus fréquents étaient le cancer de la prostate et du sein représentent, au total, plus de 25% des cas.
L'analyse montre que l'utilisation de sensibilisateurs à l'insuline chez les patients de sexe féminin souffrant de diabète de type 2 est associée à une diminution de 21% du risque de cancer par rapport aux secréteurs. En outre, l'utilisation de la thiazolidinedione, un sensibilisateur, est associée à une diminution de 32% du risque de cancer chez les patientes par rapport aux secréteurs de l'insuline.
Les résultats ne montrent en revanche aucune différence significative chez les hommes.
Ainsi, certains antidiabétiques peuvent réduire considérablement et jusqu'à 32%, le risque de cancer chez les femmes atteintes de diabète de type 2. D'autres recherches sont nécessaires pour examiner l'impact du traitement du diabète par voie orale sur le risque et le développement du cancer, mais ces premiers résultats sensibilisent déjà à l'importance du choix thérapeutique.
Source: Diabetes, Obesity and Metabolism 5 DEC 2013 DOI: 10.1111/dom.12231 Gender-specific effects of oral hypoglycaemic agents on cancer risk in type 2 diabetes mellitus
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