On ne répétera jamais assez ces chiffres : Près de 350 millions de personnes diabétiques dans le monde et 1,5 millions de décès directement causés par le diabète. Alors qu’à l’occasion de la Journée mondiale du Diabète du 14 novembre, l’OMS rappelle que plus de 80% des décès liés au diabète surviennent dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, l’Institut de veille sanitaire, nous apporte, pour la France, la même tendance, avec une prévalence particulière de la maladie au sein des groupes de population socialement et économiquement défavorisés. Alors que le thème de cette Journée 2014 est un rappel de l’importance d’une alimentation saine, ces données illustrent la nécessité d’une politique de prévention -et de nutrition-clairement ciblée vers les populations à risque, et tenant mieux compte de la dimension socio-économique de la propagation du diabète dans nos sociétés.
Des actions de prévention primaire : Des mesures de mode de vie simples ont déjà fait la preuve de leur efficacité pour prévenir ou retarder l'apparition du diabète de type 2. L'exercice physique mais aussi l'accès à des aliments de santé, permettant un meilleur contrôle du poids, pourraient permettre de réduire considérablement le fardeau de la maladie. Il s'agit donc d'axer avant tout la prévention du diabète tout comme celle de l'obésité sur de meilleures pratiques nutritionnelles et sur l'accès aux produits frais, difficile pour les plus défavorisés. Une étude montre ainsi, qu'en France –comme dans le monde- une intervention nutritionnelle simple, ne nécessitant pas le recrutement de professionnels de santé supplémentaires, permet de réduire les facteurs de risque du diabète de type 2.
L'efficacité de premiers soins primaires : Les inégalités d'accès aux soins et de prise en charge sont flagrantes, en France et dans le monde. L'OMS plaide pour des interventions de base, accessibles et génératrices d'économies de coûts de santé pour les pays plus défavorisés, comme le contrôle même modéré de la glycémie, de la pression sanguine et des lipides sanguins en soins primaires, l'accès à l'insuline et autres médicaments par voie orale, ou les soins des pieds, ou enfin le dépistage de la maladie rénale et de la rétinopathie,
Pour la France, où le diabète continue sa progression, avec, aujourd'hui plus de 3 millions de personnes traitées par médicament, les études montrent :
· que la prévalence du diabète traité augmente en fonction de l'indice territorial de désavantage social, chez les femmes comme chez les hommes,
· que certaines prises en charge comme les soins ophtalmologiques ou bucco-dentaires restent peu équitables et s'aggravent même avec la crise,
· de fortes disparités territoriales avec les prévalences les plus élevées dans les DOM en raison d'un risque génétique élevé mais aussi de conditions socio-économiques défavorables et d'une prévalence élevée de l'obésité.
· Enfin, en France toujours, les personnes atteintes de diabète les plus défavorisées consultent moins souvent un endocrinologue, un ophtalmologiste ou un dentiste, mais ont un recours plus fréquent au médecin généraliste.
Le besoin d'un accès aux soins multidisciplinaires : Enfin, la multiplicité des conséquences de la maladie, non seulement réclame de toute urgence une égalité d'accès aux soins, mais aussi à des soins spécialisés dans le cadre d'une prise en charge multidisciplinaire et d'un parcours de soin impliquant l'ensemble des acteurs dont le patient lui-même.
Car le diabète « porte » aussi sur le cœur, les vaisseaux sanguins, les yeux, les reins et les nerfs et le risque décès des personnes diabétique est plus que multiplié par 2.
Sources:
OMS: WHO Programme on Diabetes
InVS BEH N°30-31 JOURNEE MONDIALE DU DIABETE, 14 NOVEMBRE 2014
International Diabetes Federation World Diabetes Day 2014