Comment ne pas évoquer la recherche autour du diabète, à l’occasion de la Journée mondiale du 14 novembre qui met l’accent sur la sensibilisation et la connaissance de la maladie. Cette toute récente étude de l’Université de Washington, publiée dans la revue Nature ouvre un tout nouveau paradigme. Car il ne s’agit plus seulement du pancréas et de ses îlots de Langerhans mais du cerveau qui pourrait bien, lui-aussi, jouer un rôle clé dans le métabolisme du sucre sanguin et dans le développement du diabète.
Un nombre croissant de preuves suggère que le cerveau a aussi sa part de responsabilité dans la régulation de la glycémie et le développement du diabète de type 2, explique le Dr Michael W. Schwartz, professeur de médecine, directeur du Centre d'excellence sur le diabète et l'obésité de l'Université de Washington et auteur principal de l'étude. Il souligne que depuis sa découverte dans les années 1920, l'insuline a été au centre des recherches menées sur le diabète. Or si l'insuline est efficace pour contrôler l'hyperglycémie, elle s'attaque bien à une conséquence du diabète et non à ses causes sous-jacentes. Le traitement permet de contrôler, pas de guérir.
La glycémie ? Un partenariat entre les cellules productrices d'insuline du pancréas et des circuits neuronaux spécialisés : Leur recherche suggère que la régulation du glucose dépend d'un partenariat étroit entre les cellules productrices d'insuline du pancréas et des circuits neuronaux spécialisés, situés dans l'hypothalamus et d'autres zones du cerveau. Plus nouveau encore, le développement du diabète de type 2, selon les auteurs, nécessiterait à la fois le dysfonctionnement des îlots de Langerhans et de ce système du cerveau impliqué dans la régulation de la glycémie.
Dans cette analyse, les chercheurs passent en revue les études sur l'Homme et sur l'animal qui évoquent le rôle de ce système cérébral impliqué dans le maintien de la glycémie et indépendamment de l'action de l'insuline. Ils décryptent le mécanisme par lequel ce système cérébral va favoriser l'absorption du glucose par les tissus en stimulant ce que les chercheurs appellent «l'efficacité du glucose ». Ce processus compte pour près de 50% de l'absorption du glucose, rivalisant ainsi, en termes d'impact avec le mécanisme des cellules des îlots pancréatiques.
Un schéma à 2 vitesses du contrôle de la glycémie : Du coup, les chercheurs proposent un schéma à deux vitesses du contrôle de la glycémie. Les cellules bêta des îlots de Langerhans répondent à une hausse des niveaux de glucose en libérant l'insuline et le système cérébral renforce le métabolisme du glucose médié par l'insuline, tout en stimulant l'efficacité du glucose.
Le diabète de type 2 serait donc lié à l'échec des deux systèmes. Ainsi, en cas d'atteinte du système cérébral, le système des îlots pourrait compenser un certain temps, mais à terme, ne pourrait empêcher le développement du diabète. Rétablir les niveaux d'insuline ne résout donc que la moitié du problème, concluent les auteurs. Pour rétablir une glycémie normale durable, il serait nécessaire de pallier aux défaillances du système situé dans le cerveau.
Cibler les deux systèmes à la fois est donc la nouvelle stratégie évoquée, qui, si ces hypothèses sont vérifiées, pourrait aboutir à la rémission.
Source: Nature 07 November 2013 DOI: 10.1038/nature12709 Cooperation between brain and islet in glucose homeostasis and diabetes
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