La découverte de cette protéine « grasse » et silencieuse, FSP27, par cette équipe de l’Université Saint Louis désigne une cible précieuse pour lutter contre des fléaux chroniques que sont l’obésité et le diabète. En effet, ces données présentées dans le Journal of Lipid Research suggèrent que réduire les niveaux de la protéine pourrait être une thérapie prometteuse pour les patients obèses ou résistants à l'insuline.
Taux élevés de triglycérides dans le foie et maladie du « foie gras « débouchent » fréquemment sur le développement d'un syndrome métabolique, un groupe de facteurs qui favorise le risque de maladie cardiaque, le diabète et d'autres maladies chroniques. Ils sont aussi causes fréquentes de maladie hépatique chronique, une condition qui touche environ 1 adulte sur 3 dans les pays développés. Cependant, il existe peu de traitements pour gérer le foie gras en dehors de modifications de mode de vie, de médicaments de perte de poids ou de la chirurgie. La découverte de cette protéine présente dans le foie et le tissu adipeux et de son rôle délétère ouvre une nouvelle perspective : En effet la protéine augmente significativement les niveaux de sucre dans le sang, ici chez un modèle animal.
Le Dr Baldan, professeur agrégé de biochimie et de biologie moléculaire ont donc examiné comment les lipides sont métabolisés à la fois dans le foie et le tissu adipeux chez des souris traitées avec des oligonucléotides antisens qui permettent de réduire l'expression de cette protéine néfaste, FSP27. FSP27 régule le métabolisme des gouttelettes lipidiques présentes sur les cellules du foie, le « hépatocytes gras ». Ces gouttelettes qui contiennent des triglycérides sont enrobées de protéines. Fat-specific protein 27 ou FSP27 fait partie de ces protéines. Son rôle est bien particulier, elle favorise le stockage des lipides dans les cellules du foie.
Absente dans un foie sain, FSP27 augmente rapidement dans le foie après soit un jeûne soit un régime alimentaire riche en matières grasses et ses niveaux élevés sont corrélés avec l'accumulation de triglycérides dans le foie. On comprend bien le mécanisme en cas de régime riche en graisses, dans le jeûne, il s'agit d'une réponse physiologique du corps vers la graisse stockée…
Neutraliser la protéine, pour neutraliser le stockage des graisses : les chercheurs montrent sur 2 groupes de souris modèles d'obésité, d'hyperglycémie et de maladie du foie gras, un groupe soumis à un régime alimentaire riche en matières grasses et l'autre génétiquement modifié pour accumuler les graisses, que traités de manière à faire baisser les niveaux de FSP27, ils perdent leur graisse viscérale, augmentent leur sensibilité à l'insuline dans le tissu adipeux et le foie, et, globalement améliorent leur contrôle glycémique. Cette amélioration de la fonction du foie, en revanche, ne s'accompagne pas d'une diminution de l'accumulation de triglycérides dans le foie.
Bref, la réduction des niveaux et de l'activité de FSP27 peut être bénéfique dans le traitement de l'obésité et du diabète mais il reste à améliorer encore le traitement de manière à parvenir à réduire aussi la graisse du foie.
November 24, 2016 doi: 10.1194/jlr.M069799 Therapeutic silencing of Fat Specific Protein 27 improves glycemic control in mouse models of obesity and insulin resistance (Visuel Mayo Clinic)
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