Cet antidiabétique, c’est la metformine et ses effets bénéfiques, autres qu’antidiabétiques, ont déjà été suggérés par d’autres études. Cette nouvelle recherche de l’Université de Louvain, révèle que ce médicament, l’un des plus largement utilisé au monde a deux effets majeurs, il freine le vieillissement et prolonge la durée de vie. Les conclusions, publiées dans les actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) ne pourront que ravir ses actuels utilisateurs.
La metformine a donné lieu à pléthore d'études et on n'en finit pas de lui trouver des avantages inattendus, comme dans la survie dans le cancer de l'ovaire, dans la prévention de la maladie d'Alzheimer et la prévention du cancer du poumon chez les fumeurs- pour ne citer que quelques études.
Ici, c'est le chercheur Wouter De Haes de l'Université de Louvain et son équipe qui nous apportent ces preuves, en décryptant le mécanisme sous-jacent à ces effets de la metformine : L'antidiabétique provoque une augmentation du nombre de molécules d'oxygène toxiques libérées dans la cellule, ce qui, de façon surprenante, augmente la santé cellulaire et permet une longévité augmentée.
Le mécanisme implique les mitochondries, ces petites centrales des cellules qui approvisionnent le corps en énergie, et, ce faisant, dégagent des dérivés réactifs de l'oxygène, généralement considérés comme nuisibles. Car « à haute dose », ces molécules peuvent endommager les protéines et l'ADN et perturber le fonctionnement normal de la cellule. Cependant, à petite dose, elles peuvent rendre la cellule plus résistante.
Les ROS ne sont pas toujours néfastes : Notons à ce propos cette récente étude de l'Université McGill (Montréal) qui démontre, certes sur le ver, que des espèces réactives de l'oxygène (ROS), les radicaux libres, facteurs reconnus de vieillissement tissulaire, en réduisant la sensibilité des cellules au stress, contribuent, aussi et dans une certaine mesure à renforcer les cellules et à prolonger la vie.
C'est ce même effet qui est décrit ici : « Tant que la quantité de dérivés nocifs de l'oxygène libérés dans la cellule reste faible, l'effet est positif à long terme sur la cellule. Les cellules utilisent les espèces réactives de l'oxygène à leur avantage et avant qu'elles ne puissent faire de dégâts », explique l'auteur. « La metformine provoque une légère augmentation du nombre de dérivés de l'oxygène, cela rend les cellules plus fortes et prolonge leur durée de vie».
Là encore, l'idée que les dérivés réactifs de l'oxygène dont les radicaux libres sont toujours néfastes et la cause même du vieillissement est contredite. Ainsi, les industries alimentaires et cosmétiques mettent en avant les qualités « antivieillissement » des produits contenant des antioxydants, tels que les crèmes pour la peau ou certains nutriments.
Sur C. elegans la metformine « marche » aussi ! Là encore, les chercheurs décryptent le mécanisme de la metformine sur des vers Caenorhabditis elegans (C. elegans), une espèce idéale pour étudier le vieillissement en raison de sa durée de vie de 3 semaines. Des vers traités avec la metformine montrent une perte de taille très limitée et moins de rides (Voir visuel) ! Ils vieillissent plus lentement et restent aussi plus longtemps en bonne santé. Certes, il encore une fois trop tôt pour généraliser ces conclusions à l'homme, mais sur un plan strictement biologique, ces études se tiennent et sont prometteuses pour de prochaines recherches sur le vieillissement.
Source: PNAS 1 June, 2014 DOI: doi/10.1073/pnas.1321776111 Metformin promotes lifespan through mitohormesis via the peroxiredoxin PRDX-2Communiqué
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