Cette équipe de bioingénieurs de l’Université de Stanford propose un nouveau système d’administration qui permettrait de réduire les injections quotidiennes d’analogues de GLP-1 à seulement 3 injections par an. Alors que si les nouvelles insulines et les nouveaux antidiabétiques ont révolutionné les soins du diabète de type 2, les routines d'injection quotidiennes restent très handicapantes et réduisent considérablement la qualité de vie des patients. Ce nouvel hydrogel, présenté dans la revue Cell Reports Medicine pourrait donc bien transformer leur vie.
Les analogues du GLP-1 qui agissent donc en imitant l’hormone glucagon-like peptide 1, sont aujourd’hui décrits comme des « médicaments miracles » entraînant peu d’effets secondaires et permettant un meilleur contrôle de l’apport énergétique grâce à une sensation de satiété et d’autres effets liés à la récompense.
Cependant, aussi efficaces soient-ils, les injections quotidiennes ou hebdomadaires constituent un fardeau pour de nombreux patients. Cette technologie de dépôt d'hydrogel injectable permet en effet d'administrer ces analogues du GLP-1 fois tous les 4 mois. Cette technologie pour s’adapter à la délivrance de nombreux médicaments, dont Ozempic, Mounjaro, Trulicity, Xultophy, Victoza et d'autres. Finalement, en optimisant l’observance des patients, le système permettrait d’améliorer considérablement la gestion du diabète et du poids, et, plus largement, les résultats de santé à long terme de ces patients diabétiques.
L'observance reste aujourd’hui l'un des plus grands défis dans la gestion du diabète de type 2
L’auteur principal, Eric Appel, professeur agrégé de science et de bioingénierie à Stanford, relève ici : « En n’ayant besoin que de 3 injections par an, il serait beaucoup plus facile pour les personnes atteintes de diabète ou d’obésité de suivre leur traitement ».
Le nouvel hydrogel qui permet la libération lente du médicament, sur plusieurs mois, présente des caractéristiques physiques uniques : conçu avec des polymères et des nanoparticules faiblement liées les unes aux autres, l’hydrogel se dissipe lentement au fil du temps libérant au fur et à mesure les molécules médicamenteuses jusqu'à ce que son maillage se dissolve complètement.
« Notre hydrogel fond pendant plusieurs mois comme un morceau de sucre se dissolvant dans l'eau, molécule par molécule »,
écrivent les chercheurs.
L’hydrogel peut être facilement injecté à l'aide d'aiguilles disponibles dans le commerce, tout en conservant une stabilité parfaite sur une période de quatre mois. Les molécules des médicaments GLP-1 sont formulées dans l’hydrogel et sont distribuées au fil du temps. L’injection de l’hydrogel est effectuée par le médecin de soins primaires, à un site pratique comme sur le bras. Le dépôt d’hydrogel injecté est suffisamment petit pour être confortable pour le patient, tout en étant suffisamment stable pour perdurer 4 mois, soit la fréquence moyenne des consultations médicales.
L’étude : l’équipe a testé ce nouveau système d’administration de médicaments chez l’animal, avec succès : 1 seule injection de cette thérapie à base d'hydrogel permet une gestion tout à fait satisfaisante de la glycémie et du poids et tout autant que des injections quotidiennes d’analogue du GLP-1.
Les délais de libération peuvent de plus être réglés de quelques jours à 6 mois et la technologie pourrait être adaptée pour délivrer d’autres principes actifs, vaccins ou même cellules thérapeutiques.
De premiers résultats donc très prometteurs pour ce système d’administration d’analogues du GLP-1.
Prochaine étape, les études précliniques chez de plus gros modèles animaux, puis des essais cliniques d’ici 2 ans.
Source: Cell Reports Medicine 21 Nov, 2023 DOI: 10.1016/j.xcrm.2023.101292 Use of a biomimetic hydrogel depot technology for sustained delivery of GLP-1 receptor agonists reduces burden of diabetes management
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