Diabète à 40, démence à 70 ? Pour conserver un esprit sain à 70 ans, il est préférable de contrôler sa glycémie à 50 ans, suggère cette étude de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health. Car, en comparaison de sujets sains, la capacité cognitive de sujets diagnostiqués avec le diabète dans la quarantaine apparaît réduite de 20%, 30 années plus tard. Des conclusions présentées dans les Annals of Internal Medicine qui incident à contrôler sérieusement son poids, pratiquer l'exercice et opter pour une alimentation saine dès l’âge mûr. Entre autres objectifs, pour prévenir le diabète.
Les chercheurs suggèrent que le diabète serait une sorte d'accélérateur de déclin cognitif, ajoutant, lorsqu'il est diagnostiqué à l'âge mûr, environ 5 années aux années. Un adulte diabétique aurait ainsi à 60 ans, en moyenne bien sûr, les capacités cognitives d'un sujet sain de 65 ans. Des données qui suggèrent aussi, une progression possible et plus rapide de la démence, associée à cette accélértion du déclin cognitif.
Cette étude a été menée sur les données de 15.792 adultes d'âge moyen participant à la cohorte ARIC (Atherosclerosis Risk in Communities), lancée en 1987. C'est donc l'une des plus longues cohortes sur le vieillissement. Les participants dont leur fonction cognitive ont été évalués sur 4 visites entre 1987 et 1989, puis une fois entre 2011 et 2013.
L'analyse montre :
– un déclin plus sévère de 19% chez les participants atteints de diabète mal contrôlé,
– des baisses plus faibles pour les sujets atteints de diabète contrôlé et de pré-diabète.
L'explication est simple : Le diabète induit un excès de glucose dans le sang qui peut endommager les tissus et le système vasculaire dans tout le corps et entraîner des anomalies dans les vaisseaux sanguins dans le cerveau. La conclusion est simple également : En améliorant la prévention du diabète et le contrôle de la glycémie, il serait possible de freiner la progression de la démence voire retarder l'apparition de la démence de quelques années chez un grand nombre de patients.
Ceci dit, « il y a beaucoup de façons de réduire l'impact de la maladie vasculaire cérébrale, par la prévention ou le contrôle du diabète et de l'hypertension, mais aussi par la réduction du tabagisme, l'augmentation de l'exercice et le choix d'un régime alimentaire équilibré. Surpoids, obésité, diabète, démence, il faut parvenir à briser ce cycle d'épidémie à épidémie.
En pratique pour le patient : Pour avoir un cerveau en bonne santé et toutes ses capacités mentales à 70 ans, il faut faire de l'exercice à 50 ans, explique le Dr Elizabeth Selvin, professeur agrégé d'épidémiologie à l'Université Johns Hopkins : « Le déclin cognitif associé au diabète, au pré-diabète et un mauvais contrôle glycémique chez les personnes atteintes de diabète est plus rapide. Et le diabète ou un mauvais contrôle e la glycémie sont aujourd'hui deux facteurs largement évitables… »
Rappelons enfin cette conclusion d'une étude de 2013, soit une prévalence du pré-diabète chez 43% des participants diagnostiqués de la maladie d'Alzheimer et la question posée : Comment une intolérance au glucose ou un diabète conduit à la maladie d'Alzheimer ? L'inflammation associée à l'Alzheimer est-elle déclenchée par le pré-diabète ou est-ce un cercle vicieux ?
Source: Annals of Internal Medicine 2 December 2014 doi:10.7326/M14-0737 Diabetes in midlife and cognitive change over 20 years: the Atherosclerosis Risk in Communities Neurocognitive Study
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