Contrôler sa glycémie quand on est diabétique, 3 à 5 fois par jour, n’est ni aisé, ni agréable. C’est pourtant la condition essentielle pour préserver une qualité de vie et éviter les complications. Alors, depuis des dizaines d’années, les initiatives de recherches foisonnent en alternative au lecteur de glycémie classique. Haleine, larmes, urine, salive, la recherche d’un système de surveillance non invasif foisonne. Et la recherche sur la détection lacrymale de la glycémie ? Elle date de 1937…mais le concept vient d’être repris par le « Google Lab ».
Un énorme fardeau de santé : Sur les 347 millions de personnes diabétiques dans le monde, on estime que chaque année, 3,4 millions de personnes décèdent, chaque année, des conséquences d'une glycémie élevée à jeun. Le diabète rivalise donc tristement avec le VIH/SIDA en termes de mortalité. Toutes les 7 secondes, une personne meurt de complications liées au diabète. Le diabète pourrait devenir la 7e principale cause de décès dans le monde d'ici 2030 et le nombre total de décès par diabète devrait augmenter de plus de 50% au cours des 10 prochaines années. Bref le diabète, priorité de santé publique est par là-même …un énorme marché.
L'auto-surveillance du diabète permettre au patient d'être autonome et de prendre le contrôle de son diabète en adaptant son traitement, et lui permet ainsi de préserver sa qualité de vie en évitant les complications vasculaires micro et macro-angiopathiques, et les complications métaboliques aiguës. Mais pratiquer l'Auto-Surveillance Glycémique (ASG), n'est pas toujours agréable ou aisé. Le prélèvement de sang capillaire pour la réalisation de la glycémie par le patient à domicile, et même s'il ne s'agit que de quelques gouttes est souvent associé à une douleur, ou à sa crainte, ce qui constitue un facteur limitant d'une auto-surveillance régulière. Ainsi, dans la réalité, 25 % des patients diabétiques de Type 1 et 29 % des patients diabétiques de Type 2 traités par insuline n'effectuent jamais, ou moins d'une fois par mois, la mesure de leur glycémie!
Les initiatives foisonnent déjà en alternative au lecteur de glycémie classique. De nombreux ingénieurs et médecins travaillent depuis des années pour trouver un moyen indolore et non invasif de tester sa glycémie. On a déjà testé la lecture de la glycémie via la peau, le lobe de l'oreille, même l'haleine mais aucun de ces dispositifs ne s'est avéré concluant et suffisamment précis. Des chercheurs de l'Université du Michigan progressent dans le développement d'un test de glycémie sur des larmes. Les ingénieurs de l'Université Brown ont ainsi conçu un dispositif qui permet de mesurer les concentrations de glucose dans la salive humaine, à base de plasmons capables de détecter des molécules à des concentrations très faibles, en utilisant une empreinte qui est dix fois plus petite qu'un cheveu humain. Il y a enfin, ce test sur l'haleine, développé par une spin-out de l'université d'Oxford, capable mesurer l'acétone dans l'haleine à partir d'une partie par million (1ppm) et ce biocapteur développé par des chercheurs de l'Université de Purdue qui pourrait permettre une surveillance lacrymale, salivaire ou urinaire de la glycémie.
Chez Google [ x ] « nous nous sommes demandé si des puces et capteurs miniaturisés à l'échelle de paillettes équipés d'une antenne plus mince qu'un cheveu humain pourrait constituer un dispositif capable de détecter le glucose dans les larmes et de le mesurer avec une grande précision ». L'équipe annonce être en train de tester plusieurs prototypes d'une lentille de contact intelligente comportant une puce sans fil et un capteur de glucose miniaturisé incorporés entre les couches du matériau qui compose la lentille de contact. Des prototypes capables de générer une lecture une fois par seconde et d'assurer ainsi un système d'alerte continu pour le patient. Plusieurs essais sont actuellement en cours pour « affiner » le prototype et il reste encore beaucoup à faire pour transformer cette technologie en un système utilisable par chacun.
Source: Google Official Blog Introducing our smart contact lens project
Accéder à nos dossiers-Pour y accéder, vous devez être inscrit et vous identifier
Diabète et insulinothérapie : Tout savoir sur les types 1 et 2